Crédit immobilier : après la dissolution, déjà la fin de la baisse des taux ?

David REGNERY
Conseiller Immobilier

L’instabilité politique est-elle de nature à inquiéter les banques françaises et les emprunteurs ? Pour l’heure, la réponse est non. Après l’annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le Président Emmanuel Macron, le 9 juin, les marchés n’ont pas vraiment sanctionné la France. Ce lundi 10 juin, le taux de la dette française à 10 ans - aussi appelée Obligation assimilables du Trésor (OAT) - n’a augmenté que de 0,10 point par rapport à son niveau de vendredi soir à 3,19%. «Il n’y a donc pas de panique à ce stade», commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France. Pour rappel, le niveau de l’OAT sur 10 ans était monté à 3,6% en octobre.

D’apparence technique et éloigné du quotidien des Français, le niveau de rémunération de la dette du pays est pourtant bien plus important qu’il n’en a l’air. Il détermine en effet les taux pratiqués par les banques. «Le coût des crédits immobiliers est corrélé à celui de l’OAT. Pour gagner de l’argent, les banques achètent de la dette française contre des intérêts. Elles n’ont donc pas de raison de proposer des taux de crédit inférieurs à cette rémunération», explique Patrick Artus, économiste et conseiller chez le gestionnaire Natixis. Dit autrement : une hausse du rendement de l’OAT provoquerait mécaniquement un mouvement similaire pour les taux d’intérêt des crédits immobiliers.

«Nous, et l’ensemble des banques d’ailleurs, avons l’intention de continuer à prêter dans les meilleures conditions»

D'autant que les banques profitent en parallèle du relâchement monétaire opéré par la Banque centrale européenne. La BCE vient ainsi d’acter une diminution de l’ensemble de ses taux directeurs de 0,25 point, y compris pour son taux de refinancement. Ce dernier permet aux banques d'accéder facilement à des liquidités pour prêter aux ménages et entreprises.

«La faible hausse des OAT ne change quasiment rien pour nous, confirme un grand banquier français. Nous, et l’ensemble des banques d’ailleurs, avons l’intention de continuer à prêter dans les meilleures conditions et conquérir des clients.»

Mais que se passerait-il si le Rassemblement national venait à prendre le pouvoir à l’issue des futures élections législatives, le 7 juillet prochain ? Selon Patrick Artus, ce ne serait pas la catastrophe annoncée pour les emprunteurs : «Quand on gouverne un pays européen, la prise de décision se fait dans le cadre de l’Union européenne. Avec notamment les règles budgétaires, monétaires et prudentielles. Le programme dispendieux du Rassemblement national pourrait finalement se transformer, à l’image de celui de Giorgia Meloni en Italie, en politique budgétaire plus rigoureuse.» Autant de facteurs de nature à rassurer les marchés, maintenir le taux de la dette française à flot et, en fin de compte, permettre aux taux de crédit de poursuivre leur baisse.

David REGNERY
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06 67 93 45 66

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L’instabilité politique est-elle de nature à inquiéter les banques françaises et les emprunteurs ? Pour l’heure, la réponse est non. Après l’annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le Président Emmanuel Macron, le 9 juin, les marchés n’ont pas vraiment sanctionné la France. Ce lundi 10 juin, le taux de la dette française à 10 ans - aussi appelée Obligation assimilables du Trésor (OAT) - n’a augmenté que de 0,10 point par rapport à son niveau de vendredi soir à 3,19%. «Il n’y a donc pas de panique à ce stade», commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France. Pour rappel, le niveau de l’OAT sur 10 ans était monté à 3,6% en octobre.

D’apparence technique et éloigné du quotidien des Français, le niveau de rémunération de la dette du pays est pourtant bien plus important qu’il n’en a l’air. Il détermine en effet les taux pratiqués par les banques. «Le coût des crédits immobiliers est corrélé à celui de l’OAT. Pour gagner de l’argent, les banques achètent de la dette française contre des intérêts. Elles n’ont donc pas de raison de proposer des taux de crédit inférieurs à cette rémunération», explique Patrick Artus, économiste et conseiller chez le gestionnaire Natixis. Dit autrement : une hausse du rendement de l’OAT provoquerait mécaniquement un mouvement similaire pour les taux d’intérêt des crédits immobiliers.

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«Nous, et l’ensemble des banques d’ailleurs, avons l’intention de continuer à prêter dans les meilleures conditions»

D'autant que les banques profitent en parallèle du relâchement monétaire opéré par la Banque centrale européenne. La BCE vient ainsi d’acter une diminution de l’ensemble de ses taux directeurs de 0,25 point, y compris pour son taux de refinancement. Ce dernier permet aux banques d'accéder facilement à des liquidités pour prêter aux ménages et entreprises.

«La faible hausse des OAT ne change quasiment rien pour nous, confirme un grand banquier français. Nous, et l’ensemble des banques d’ailleurs, avons l’intention de continuer à prêter dans les meilleures conditions et conquérir des clients.»

Mais que se passerait-il si le Rassemblement national venait à prendre le pouvoir à l’issue des futures élections législatives, le 7 juillet prochain ? Selon Patrick Artus, ce ne serait pas la catastrophe annoncée pour les emprunteurs : «Quand on gouverne un pays européen, la prise de décision se fait dans le cadre de l’Union européenne. Avec notamment les règles budgétaires, monétaires et prudentielles. Le programme dispendieux du Rassemblement national pourrait finalement se transformer, à l’image de celui de Giorgia Meloni en Italie, en politique budgétaire plus rigoureuse.» Autant de facteurs de nature à rassurer les marchés, maintenir le taux de la dette française à flot et, en fin de compte, permettre aux taux de crédit de poursuivre leur baisse.

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L’instabilité politique est-elle de nature à inquiéter les banques françaises et les emprunteurs ? Pour l’heure, la réponse est non. Après l’annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le Président Emmanuel Macron, le 9 juin, les marchés n’ont pas vraiment sanctionné la France. Ce lundi 10 juin, le taux de la dette française à 10 ans - aussi appelée Obligation assimilables du Trésor (OAT) - n’a augmenté que de 0,10 point par rapport à son niveau de vendredi soir à 3,19%. «Il n’y a donc pas de panique à ce stade», commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France. Pour rappel, le niveau de l’OAT sur 10 ans était monté à 3,6% en octobre.

D’apparence technique et éloigné du quotidien des Français, le niveau de rémunération de la dette du pays est pourtant bien plus important qu’il n’en a l’air. Il détermine en effet les taux pratiqués par les banques. «Le coût des crédits immobiliers est corrélé à celui de l’OAT. Pour gagner de l’argent, les banques achètent de la dette française contre des intérêts. Elles n’ont donc pas de raison de proposer des taux de crédit inférieurs à cette rémunération», explique Patrick Artus, économiste et conseiller chez le gestionnaire Natixis. Dit autrement : une hausse du rendement de l’OAT provoquerait mécaniquement un mouvement similaire pour les taux d’intérêt des crédits immobiliers.

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D'autant que les banques profitent en parallèle du relâchement monétaire opéré par la Banque centrale européenne. La BCE vient ainsi d’acter une diminution de l’ensemble de ses taux directeurs de 0,25 point, y compris pour son taux de refinancement. Ce dernier permet aux banques d'accéder facilement à des liquidités pour prêter aux ménages et entreprises.

«La faible hausse des OAT ne change quasiment rien pour nous, confirme un grand banquier français. Nous, et l’ensemble des banques d’ailleurs, avons l’intention de continuer à prêter dans les meilleures conditions et conquérir des clients.»

Mais que se passerait-il si le Rassemblement national venait à prendre le pouvoir à l’issue des futures élections législatives, le 7 juillet prochain ? Selon Patrick Artus, ce ne serait pas la catastrophe annoncée pour les emprunteurs : «Quand on gouverne un pays européen, la prise de décision se fait dans le cadre de l’Union européenne. Avec notamment les règles budgétaires, monétaires et prudentielles. Le programme dispendieux du Rassemblement national pourrait finalement se transformer, à l’image de celui de Giorgia Meloni en Italie, en politique budgétaire plus rigoureuse.» Autant de facteurs de nature à rassurer les marchés, maintenir le taux de la dette française à flot et, en fin de compte, permettre aux taux de crédit de poursuivre leur baisse.

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